Gestion financière

Points sur les marchés financiers au 12/03/2020

Dans le contexte actuel de propagation du coronavirus, les marchés financiers ont enregistré ces derniers jours un très fort mouvement baissier impactant les fonds composant votre épargne salariale. Les experts de Crédit Mutuel Asset Management vous livrent leur analyse, les impacts et leurs prises de position sur les marchés obligataires, actions et la gestion diversifiée.

Sur les marchés obligataires :

La chute des cours du pétrole (-30 % en une journée ce lundi / Brent sous les 35 $), provoquée par la décision de Moscou de rejeter la réduction de production proposée par l’Opep en fin de semaine, est venue s’ajouter aux craintes liées à l’épidémie de Coronavirus, déclenche une nouvelle phase de montée de l’aversion au risque sur les marchés.

Sur les marchés de taux, cela s'est traduit par:

  • Une poursuite de la baisse des taux allemands, couplée à un écartement des spreads souverains périphérique versus Allemagne. Du coté des taux américains, des plus bas historiques ont été atteints (0,54 % sur le 10 ans, soit une variation de -134 bps depuis le 1er janvier).

    A ce stade, nous avons profité de la surperformance des taux américains pour prendre nos gains sur les stratégies en place (taux américains versus taux allemands) et nous conservons les autres positions. Nous profiterons éventuellement de cet écartement pour augmenter légèrement nos expositions sur les pays périphériques si la BCE augmente significativement son programme d’achats.

  • Un écartement des spreads des émetteurs Investment Grade (notation de AAA à BBB-).

    Nous conservons nos positions et restons attentifs pour profiter d’opportunités sur des signatures privées de belle qualité.

  • Un écartement plus important des spreads des émetteurs High Yield ainsi que des souverains émergents (entre 150 et 200 bps), notamment sur les valeurs pétrolières, énergétiques et minières, mais aussi les transporteurs aériens et maritimes, les tours opérateurs.

    Nous conservons nos positions et n’excluons pas de réinvestir sur de nouveaux noms ou signatures décotées en cas de corrections excessives. Des opportunités d’arbitrages géographiques sont actuellement aussi à l’étude.

    La FED a d’ores et déjà réagi la semaine dernière en baissant ses taux directeurs de 50 bps. Des décisions de la part de la BCE sont attendues jeudi. En effet, plus l'épidémie sera longue, plus le choc de la demande sera important. Les mesures budgétaires et monétaires sont donc cruciales pour soutenir les différentes économies.

Sur les marchés actions :

Depuis mi-février, les grands marchés « actions » avaient entamé une baisse graduelle, qui s’est accélérée lundi avec une chute journalière comprise entre -5 % et -8 % des principaux indices.

Pour autant, l’exposition des portefeuilles aux valeurs de la consommation ou du luxe qui a profité à nos fonds sur 2019, a été réduite en fonction de leur exposition spécifique à la Chine. La grande qualité des bilans des entreprises cotées n’est pas remise en cause. Il en est de même de leur rentabilité réelle ce qui laisse présager des distributions de résultat en dividendes « copieux ». Notre allocation et notre sélection de valeurs restent dans une logique à moyen terme et dépassent les effets économiques sur un trimestre ou deux, sans en minimiser bien sûr la gravité.

Les projections titre par titre des grandes valeurs par régions donnent des perspectives de revalorisation aujourd’hui bien au-delà des 25 %. En termes sectoriels les services publics et la pharmacie restent en positif sur la semaine passée. Les valeurs défensives de croissance et les valeurs moyennes amortissent le déclin. La banque (Soc.Ge. -16 %, Deutsche Bank -14 %), les transports et l’automobile restent les secteurs les plus atteints. Sur la base des chiffres actuels les valorisations atteintes sont très basses.

La baisse marquée des marchés actions offre des opportunités et permet de reconstituer de manière progressive les expositions sur les valeurs sur lesquelles nous avions pris nos profits, tout en conservant une grande sélectivité (stock picking).

Sur les marchés actions :

La grille d’allocation actuelle est prudente et ce, depuis mi-janvier 2020. Par rapport aux différentes fourchettes d’exposition des fonds diversifiés, nous sommes à la neutralité sur les actions, les obligations d’état, notamment les 10 ans US et sous pondérés sur le High Yield. Notre positionnement est donc relativement peu agressif, depuis le mois dernier, notamment en anticipation d’un possible retour de la volatilité sur les marchés.

Dans ce contexte, l’ensemble de gammes diversifiées (profilé, flexible et multi-stratégies) résiste parfaitement. Notre approche stratégique fonctionnant sur la décorrélation des classes d’actifs et la diversification, prend tout son sens dans les périodes agitées.

Sur la valeur liquidative du 6 mars(1), Flexigestion Patrimoine résiste, avec une baisse de moins de 1 % depuis le début de l’année. Les fonds profilés oscillent selon leur exposition aux actions et aux produits de taux eux entre -0,285 % (CM-CIC Tempéré International) et -8,28 % (CM-CIC Dynamique Europe), contre une baisse de 21 % des indices CAC 40 ou Euro Stoxx 50®. Les fonds multi-stratégies (Union Dynamique Court Terme et Moyen Terme) s’en sortent encore mieux en raison du retour de la volatilité qui leur est favorable. Ces deux fonds affichent respectivement des performances entre +1,48 % et +3,82 %. Fondamentalement, les équipes de la gestion diversifiée s’interrogent pour revenir sur le marché sur des niveaux 2800 points pour l’Euro Stoxx 50® contre 2993 points aujourd'hui.