Dossier

Marchés financiers : retour sur 2015 et perspectives pour 2016

Dans une année 2015, marquée par un contexte géopolitique tendu, comment se sont comportés les marchés ? Que nous réserve 2016 ? Quelles opportunités ? Les perspectives de nos gérants spécialisés de CM-CIC Asset Management.

2015 : des marchés volatils

États-Unis (USA)

La croissance américaine a confirmé sa dépendance à la consommation, aux services et au pétrole, avec une moindre dynamique industrielle. La phase de Quantitative Easing¹ passée, la gestion des taux par la banque centrale américaine (Fed) reste un enjeu central. La première hausse des taux depuis 78 mois a été annoncée le 16 décembre. Le dollar est resté très fort. Au final, le marché actions s’essouffle en 2015 après avoir progressé de 80% en 5 ans.

Japon

Au Japon, les actions de stimulation de l’économie menées par la Bank Of Japan ont commencé à porter leurs fruits. L’effet sur les marchés a été évident. Le Yen a continué de s’affaiblir face au dollar.

Chine

La Chine aura quant-à-elle confirmé en 2015 sa volonté d’asseoir une nouvelle dimension de politique internationale, via son économie et sa monnaie. Le Yuan ou Renminbi a ainsi vu ses marges de fluctuation assouplies (crise de l’été face à une crainte de dévaluation brutale) afin de pouvoir intégrer le panier des devises internationales (DTS) du FMI. La Chine, comme les pays émergents, continue d’inquiéter par le montant de sa dette accumulée, le changement de croissance et l’impact sur les matières premières.

Pays émergents

Les pays émergents ont subi des dégagements de capitaux importants amenant les devises sur des points bas préoccupants. En cause, prioritairement le renforcement du dollar ainsi que la baisse des matières premières, pétrole en tête. Ces pays offrent aujourd’hui des rendements importants mais risqués et soumis aux effets des devises.

Europe

En Europe, il faut distinguer la Zone Euro, en particulier avec la perspective d’une sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne (Brexit). La Banque Centrale Européenne a poursuivi ses efforts de communication et a agi en déployant un Quantitative Easing¹ spécifique. Globalement la crainte déflationniste s’est estompée. Et les marchés actions sont restés bien orientés à l’image du CAC 40 dont la performance sur 2015 est supérieure à 8%.

Focus sur les taux : sur des niveaux très bas

Le niveau des taux des emprunts souverains dans la zone euro étant à la main de la BCE, il y a donc peu de possibilités de les voir remonter à moyen terme. Le risque spécifique s’estompe peu à peu et les primes accordées aux emprunts des pays périphériques s’amenuisent. Sur la partie courte de la courbe, l’EONIA (Euro OverNight Index Average : le taux interbancaire au jour le jour) ou l’Euribor 3 mois (Euro interbank offered rate : taux interbancaire à 3 mois), devraient rester en territoire négatif sur l’année à venir.

Si le placement en OPC monétaire reste, toutes choses égales par ailleurs, la classe d’actifs la plus faiblement risquée en gestion collective, le contexte du marché n’est pas sans effet sur les placements monétaires, dont les valeurs liquidatives peuvent être amenées à légèrement diminuer.

Voir Les principaux indicateurs de marchés à fin 2015

Perspectives 2016 : Des marchés toujours aussi volatils générant des opportunités

Dans un contexte géopolitique évolutif mais toujours aussi tendu, les variables importantes vont rester le dollar, le pétrole, et les politiques des banques centrales, avec une volatilité au centre des stratégies.

Les croissances modérées des économies, avec une inflation contenue, favorisent des taux bas. Les premiers relèvements de taux de défaut des entreprises militent pour une vigilance accrue dans la sélection des obligations émises.

Les marchés actions américains pourraient commencer à souffrir d’une valorisation élevée alors que les taux se tendent. Les actions émergentes devraient connaître des rebonds mais restent difficiles à intégrer massivement dans une stratégie.

Le Japon propose aujourd’hui un bon rapport entre croissance des bénéfices et valorisation, mais reste un sujet sur la devise.

Dans ce contexte, l’Europe confirme ses atouts, modulo le risque anglais. Elle devrait offrir une espérance de performance encore satisfaisante sur les actions, d’autant que les rendements des dividendes supérieurs à 3% montrent qu’on est encore loin d’une surévaluation.

Principaux indicateurs de marchés à fin 2015
Indices - Taux de changes Indice au 31/12/2010 Indice au 31/12/2015 Performances sur 5 ans
Actions
CAC40 3 804.78 4 637.06 21,87%
EURO STOXX 50 2 792.82 3 267.52 17,00%
S&P 500 1 257.64 2 043.94 62.52%
NIKKEI 225 10 228.92 19 033.71 86.08%
MSCI Pays émergents 1 151.38 794.14 -31.03%
Taux en %
EONIA 0.82 -0.13 En baisse²
Taux Allemands 10 ans 2.96 0.63 En baisse
Taux Français 10 ans 3.36 0.99 En baisse
Taux US 10 ans 3.29 2.27 En baisse
Euro
Euro Dollar 1.34 1.09 -18.84%
Euro Yen 108.47 130.64 20.44%
Matières Premières (en dollars US)
Once d'or 1 420.78 1 061.42 -25.29%
Pétrole (Brent) 93.49 36.53 -60.93%

© 2015 - Crédit Mutuel Épargne Salariale

¹ - assouplissement quantitatif, désigne un type de politique monétaire dit "non conventionnel" consistant à augmenter la masse monétaire en circulation.

² - Impact négatif sur les performances des fonds monétaires.